Aujourd’hui, on contrôle son rythme cardiaque ou sa durée de sommeil. Il sera bientôt possible de « checker » son exposition à la lumière et d’en déduire son risque de décalage d’horloge biologique peut-être ? Cette équipe d’ingénieurs Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) nous présente dans la revue Current Opinion in Behavioral Sciences, son prototype de capteur de lumière à porter sur les épaules. Un capteur bien particulier qui va renseigner sur les différents types de lumières auxquels nous sommes exposés, en fonction de nos différentes activités.
A combien de lumière est-on exposé au cours d'une journée ? Et quel type de lumière pénètre dans nos yeux ? On connaît les effets délétères de la lumière nocturne et de la lumière bleue des tablettes et autres dispositifs, sur l’horloge biologique et le sommeil. Pouvoir évaluer notre dose quotidienne de pollution lumineuse pourrait sans doute inciter à prendre quelques mesures.
Nous devons de toute urgence accorder plus d'attention à notre « hygiène lumineuse »
Spectrace, un nouveau dispositif portable (voir visuel), pourrait bientôt apporter des réponses à ces questions. Fruit d’une collaboration entre une équipe de l’EPFL et de la Geneva School of Art and Design (HEAD – Genève), Spectrace est basé sur un nouveau concept de capteur de lumière. Le dispositif, porté autour du cou comme une paire d'écouteurs, qui peut également être attaché à un vêtement avec une épingle magnétique, est conçu pour être porté toute la journée, durant les heures de travail, pendant la pratique de l'exercice ou au cours des loisirs et échanges sociaux.
Rester en phase avec ses rythmes circadiens permet de réduire son risque de troubles métaboliques et de toute une série d’autres maladies ont montré les scientifiques. « Respecter son horloge biologique » sera bientôt un objectif de santé partagé par le grand public. Les scientifiques s'intéressent de plus en plus aux effets d’une pénurie de lumière naturelle et d’une exposition excessive à la lumière artificielle des écrans. La mélanopsine, un photopigment sensible à la lumière bleue présent dans l'œil humain, contribue au bon réglage de l'horloge interne et indique à notre cerveau si c'est le jour ou la nuit. Ce mécanisme, responsable de la synchronisation de tous nos rythmes circadiens, joue donc un rôle clé dans notre santé, de la régulation de notre sommeil et de notre cycle hormonal, à la capacité de notre système immunitaire à répondre correctement.
Spectrace mesure notre exposition à toute la gamme spectrale de la lumière, à la différence des autres types de capteurs de lumière portables déjà sur le marché. Le dispositif apporte ainsi des données sur les types de lumières auxquels nous sommes réellement exposés, et en fonction de nos activités quotidiennes et de l'environnement dans lequel nous vivons et travaillons. Car les effets physiologiques de la lumière dépendent non seulement de son intensité et de la durée de notre exposition, mais également du spectre lumineux.
Parallèlement, les chercheurs travaillent au développement d’un système de classification de « l'exposition à la lumière » et des effets sur la santé.
Source: Current Opinion in Behavioral Sciences 30, December 2019 DOI : 10.1016/j.cobeha.2019.06.006 What is the ‘spectral diet’ of humans? (Visuel© HEAD-Baptiste Coulon)
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