Tous les parents se sont posé la question d’un problème avec le sommeil de leur bébé, lorsque leur enfant, âgé de 6 mois, se réveille encore la nuit. Cette étude, de la Penn University montre l’importance d’informer et de former les parents à la routine progressive du sommeil de l’enfant, d’autant que les méthodes considérées «dans l'intérêt supérieur de l'enfant » pourraient ne pas celles qui « arrangent » les parents. Ce plaidoyer en faveur du rôle indispensable des infirmières puéricultrices dans la préparation des parents, publié dans le Journal of the American Association of Nurse Practitioners, rappelle aussi quelques bons principes pour respecter et favoriser la routine de bébé.
Car si la plupart des parents ne sont pas surpris par l'irrégularité des habitudes de sommeil de leur nouveau-né, ils sont nombreux à s'inquiéter si le bébé à 6 mois ou plus « ne fait pas » ses nuits. Les infirmières puéricultrices peuvent aider les parents à comprendre ce que sont des habitudes de sommeil « normales chez un enfant », écrit Robin Yauré, éducateur principal en sciences de la Famille à la Penn State.
Dormir toute la nuit n'est pas tout à fait habituel chez les jeunes enfants et les habitudes de sommeil du petit enfant évoluent de manière continue durant les premiers mois mais aussi les premières années de la vie. 4 questions doivent donc être abordées avec les parents,
1. ce que sont les modèles de veille et le sommeil « normal » du nourrisson,
2. si les réveils nocturnes sont normaux ou inquiétants,
3. si la présence d'un parent peut perturber ou au contraire favoriser l'endormissement,
4. si l'encouragement au sommeil est sain et sécuritaire pour les nourrissons.
L'équipe a passé en revue les recherches publiées sur le sujet, les ont analysé en se concentrant sur ces 4 sujets de préoccupation, avec l'objectif de la sécurité et de la santé du nourrisson, et du bien-être de la mère et de l'enfant.
Les habitudes de sommeil des nourrissons varient au moins au cours des 3 premières années de vie. De multiples raisons expliquent cette évolution, dont les changements physiques et moteurs et le développement d'un sentiment d'attachement et dans l'autre sens d'une anxiété de la séparation. Ainsi, il n'est pas anormal que l'enfant connaisse des périodes de veille au-delà de l'âge de 6 mois et les parents ne doivent pas culpabiliser ou s'inquiéter systématiquement lorsque c'est le cas. « Il est important de partager cette information de base avec les parents, c'est un moyen de les rassurer et leur expliquer que le réveil et la veille de leur enfant ne signifie pas nécessairement qu'ils font ou ont fait font quelque chose de mal».
Sur la présence des parents au moment du coucher de l'enfant, l'encouragement ou l'incitation au sommeil de l'enfant ou, a contrario, le respect au fil de l'eau des préférences de l'enfant, le débat reste d'actualité, avec plusieurs écoles. Cependant, de récentes études suggèrent que la présence des parents au moment du coucher, en particulier pendant la période de transition vers l'endormissement ne serait pas le déclencheur de réveils nocturnes plus fréquents comme on a pu le penser et l'écrire auparavant. En bref, rester auprès de son enfant alors qu'il s'endort, n'aura pas d'impact particulier sur sa propension à faire ses nuits ou à se réveiller.
Et si l'enfant pleure ? Ici, les auteurs sont favorables à la réponse de la mère. Ils soulignent également que des recherches récentes sur l'absence de réponse des mères au cours de la nuit peut augmenter le stress pour la maman et le bébé. Un stress élevé va entrainer l'augmentation des niveaux de cortisol dans le corps du bébé, avec des effets néfastes à long terme. L'augmentation des niveaux de cortisol a déjà en effet été documentée comme associé à la dépression, à l'agressivité, à des problèmes d'attention, chez l'enfant comme l'adulte.
Il faut citer cette étude de l'Université de Caroline du Nord qui suggère elle-aussi que répondre rapidement et de manière sensible et chaleureuse aux pleurs de son enfant participe au bon développement et à l'équilibre émotionnel de l'Enfant mais qu'ignorer ses pleurs et manquer de sensibilité ne participe pas d'une parentalité accomplie. Cependant, la réaction des mères aux pleurs de leur enfant est bien souvent conditionnée par la réponse reçue lorsqu'elles étaient enfants, à leurs propres pleurs.
En conclusion, les parents devraient faire confiance à leurs propres instincts : Les parents ont tous des objectifs et des idées différentes de la parentalité. Il leur appartient aussi de parvenir à intégrer les meilleures pratiques dans leur propre mode de parentalité. Il appartient ainsi aux professionnels de la périnatalité d'être conscients et sensibles aux différences familiales et culturelles. Cependant, encourager et former les infirmières puéricultrices à partager leurs connaissances sur le sommeil de l'enfant, permettra aux parents de se sentir plus à l'aise et confiants dans leurs choix comportementaux.
Source: Journal of the American Association of Nurse Practitioners 2014 DOI: 10.1002/2327-6924.12159 Translating research-based knowledge about infant sleep into practice
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