Respecter son « horloge corporelle », notamment par des horaires de sommeil réguliers favorise la bonne humeur et le bonheur, confirme cette analyse des données de la très large étude britannique Biobank. Des résultats présentés dans le Lancet qui révèlent chez les personnes qui connaissent des cycles perturbés de repos et d'activité sur 24 heures un risque sérieusement accru de troubles de l'humeur ainsi qu’un plus grand sentiment de solitude.
Les chercheurs de l'Université de Glasgow, du Royal College of Surgeons of Ireland et de l'Institut Karolinska en Suède ont souhaité évaluer l’impact sur la santé mentale des perturbations de l'horloge biologique sur 24 heures. 91.105 participants ont été équipés de trackers durant 7 jours consécutifs permettant d’évaluer leur activité et ces résultats ont été rapprochés de données d’évaluation renseignées par questionnaires sur leur humeur et leur santé mentale.
Respecter son horloge corporelle : l’analyse constate que les personnes moins actives le jour et plus la nuit sont en effet plus susceptibles de souffrir de dépression et de trouble bipolaire, moins susceptibles de se déclarer « heureuses » et plus susceptibles de ressentir la solitude. Précisément, les participants ayant été répartis en 5 groupes, selon le respect de leur horloge biologique (activité le jour et sommeil la nuit), l’analyse montre que chaque passage vers un groupe plus fortement décalé sur l'échelle des 5 groupes est associé à :
- un risque accru de 6% de dépression et de 11% de trouble bipolaire ;
- un risque réduit de 9% de se déclarer « heureux »
- un risque accru de 9% de ressentir la solitude.
Ainsi, le décalage de l’horloge biologique s’avère associé, de manière dose-dépendante au risque de troubles de l’humeur. Les auteurs considèrent même que la perturbation des rythmes circadiens est une caractéristique fondamentale des troubles de l'humeur.
De manière plus positive, l’étude ajoute ainsi à la preuve qu'un bon sommeil la nuit est lié à une meilleure santé mentale.
Source : The Lancet: Psychiatry May 15 2018 DOI: 10.1016/S2215-0366(18)30139-1 Association of disrupted circadian rhythmicity with mood disorders, subjective wellbeing, and cognitive function: a cross-sectional study of 91,105 participants from the UK Biobank
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