Les couche-tard ont une durée de sommeil réduite mais une longévité également réduite, conclut cette très large étude britannique. Plus que l’impact direct d’un coucher tardif, les conclusions de l’étude, présentées dans Chronobiology International démontrent à nouveau l’importance d’un mode de vie globalement sain, sur la santé et la longévité. Et le sommeil fait partie intégrante de ce mode de vie sain.
Au cœur de l’étude, l’importance d’une horloge biologique bien réglée mais aussi le défi, pour cette horloge interne, de nouveaux « calendriers » imposés par la société. Et si les chercheurs de l'Université du Surrey (UK) et de l'Université Northwestern (US) précisent que ces conclusions ne signifient pas que les « couchers » tardifs entraînent de manière indépendante un risque accru de décès prématuré, ils rappellent qu’un certain nombre de facteurs associés à ce mode de vie, affectent la santé. Ainsi, avec un coucher tardif sont généralement associé des facteurs de mode de vie malsain, dont une mauvaise alimentation, une consommation excessive d’alcool ou le tabagisme. Ainsi, l’étude révèle également que les participants « couche-tard » ont également un risque accru de maladies dont notamment, un risque multiplié par 2 de troubles psychologiques.
Il s’agit ici de l’analyse de données de santé, génétiques et biométriques d’une étude de cohorte, la UK Biobank portant sur 433.268 participants âgés de 38 à 73 ans. Ces participants ont été évalués régulièrement, sur une durée de 6,5 ans en moyenne, et interrogés sur leur préférence pour des activités plutôt le matin ou plutôt le soir, et se sont identifiés comme « du matin », « plutôt du matin », « plutôt du soir », « noctambule » ou « ne sait pas ». Enfin, les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion possibles, dont l’âge, le sexe, l’ethnie, l’IMC, le tabagisme, le statut socioéconomique, la durée de sommeil moyenne …Sur les 433.268 participants, 2,4% sont décédés au cours de la période de suivi. L’analyse montre que :
- Les « matinaux » (27%) ou plutôt matinaux (35%) sont plus nombreux que les participants « du soir » (28%) ou noctambules (9%) ;
- « les noctambules » ont un risque de décès prématuré -donc à 6,5 ans- de 10% supérieur à celui des matinaux ;
- ces résultats valent à l’identique pour les hommes et les femmes ;
- ces résultats ne valent plus lorsque les chercheurs ne prennent en compte que les décès cardiovasculaire seulement ;
- cependant, les « noctambules » présentent un risque plus élevé de plusieurs maladies, dont, de troubles psychologiques (+94%), de diabète (+30%), de troubles neurologiques (+25%), de problèmes digestifs (+23%) ;
Ainsi, vivre plutôt le soir ou la nuit est associé à un risque plus élevé de certaines maladies et de risque accru de mortalité toutes causes confondues. Certes, il y a le décalage de l’horloge biologique souvent imposé par le « calendrier social », mais il y a aussi, avec le coucher tardif, un mode de vie globalement moins sain, en général, avec l’impact d'autres facteurs non pris en compte forcément ici, ou de manière incomplète, dans les facteurs de confusion possibles…
Bref, un mode de vie sain peut compenser des horaires de sommeil tardifs, souvent imposés.
Source : Chronobiology International April 11 2018 DOI: 10.1080/07420528.2018.1454458 Associations between chronotype, morbidity and mortality in the UK Biobank cohort
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