Ces scientifiques de l’University of Vermont utilisent une technologie portable pour détecter les niveaux de stress en analysant les données du sommeil. Ce développement, présenté dans la revue PLoS Digital Health, le premier à évaluer chez de jeunes adultes, le stress perçu via l'analyse du sommeil, confirme le lien étroit entre sommeil et santé mentale et constitue une étape importante vers l'identification des jeunes en besoin de soutien.
En effet, compte tenu de l’importance cruciale du sommeil pour la santé mentale, l’identification de tels signaux de stress ou biomarqueurs, à partir de données du sommeil, va optimiser la sensibilisation et la détection du risque de troubles anxieux ou de dépression, souligne l’un des auteurs principaux, Laura Bloomfield, professeur de statistiques à l’Université du Vermont.
Le stress bien visible dans les données du sommeil
L’étude, qui analyse les données de base sur le sommeil chez des participants jeunes adultes (étudiants), révèle en effet des « associations cohérentes » entre les scores de stress perçus et des facteurs tels que la durée totale du sommeil, la fréquence cardiaque au repos, la variabilité de la fréquence cardiaque et la fréquence respiratoire. Dans certains cas, les minutes de sommeil comptent dans le « diagnostic ». L’analyse révèle en particulier que :
- pour chaque heure supplémentaire de sommeil enregistrée, le risque de stress modéré à élevé est réduit d’environ 38 % ;
- la fréquence cardiaque nocturne au repos apporte davantage d’indices : pour chaque battement supplémentaire par minute, le risque de stress augmente de 3,6 % ;
- certaines mesures du sommeil sont bien représentatives du niveau de stress perçu.
« Être en mesure de détecter en temps réel qu'une personne éprouve du stress permet de lui proposer des interventions de soutien. Cette étape de compréhension de l’association entre les mesures du sommeil et les mesures de santé mentale est donc essentielle ».
Les auteurs rappellent le contexte actuel, et les séquelles de la pandémie COVID en santé mentale. En particulier chez les jeunes : les dernières données des CDC (2021) font état de symptômes dépressifs chez 42 % des jeunes.
Dans cette étude, l’analyse des données de sommeil suggère que 64 % de ces participants jeunes adultes étaient modérément à fortement stressés.
Source: PLOS Digital Health 11 April, 2024 DOI: 10.1371/journal.pdig.0000473 Predicting stress in first-year college students using sleep data from wearable devices
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