Un ronflement régulier peut être mauvais pour le cœur ou le signe d'un trouble cardiaque, alerte cette équipe d’experts du sommeil de l’Université de Flinders (Australie) qui documente le ronflement comme un signe avant-coureur d'une hypertension dangereuse. L’étude, publiée dans la revue Nature, révèle que les personnes qui ronflent régulièrement la nuit, en particulier les hommes d'âge moyen en surpoids, sont plus susceptibles d'avoir une tension artérielle élevée et une hypertension (HTA) incontrôlée.
C’est la première recherche à utiliser plusieurs technologies de surveillance nocturne objectives à domicile sur une période prolongée pour explorer l'association entre le ronflement et l'hypertension, révèle un lien significatif entre le ronflement nocturne régulier et l’HTA. Or l’HTA peut entraîner de graves problèmes de santé tels qu’une insuffisance cardiaque, un accident vasculaire cérébral, une maladie cardiaque ou une maladie rénale.
L’auteur principal, le Dr Bastien Lechat, résume : « Pour la première fois, nous pouvons affirmer objectivement ce lien significatif ».
Le ronflement devrait être pris en compte dans la gestion de l’hypertension
Le ronflement est un phénomène courant qui touche une partie importante de la population et est souvent sous-estimé en termes de conséquences négatives sur la santé. Le ronflement et l’apnée du sommeil ont des processus sous-jacents en commun, mais les conséquences de l’apnée du sommeil sont mieux documentées.
L’étude, menée auprès de de 12.000 participants dans le monde, suivis sur une période de 9 mois et équipés d’un capteur placé sous le matelas pour détecter le ronflement et l'apnée du sommeil, ainsi qu'un tensiomètre à domicile enregistré à distance- constate que :
- 15 % des participants à l'étude, principalement des hommes en surpoids, ronflent en moyenne pendant plus de 20 % de la nuit ;
- ces ronflements nocturnes réguliers sont systématiquement associés à une tension artérielle plus élevée et à l’hypertension incontrôlée ;
- précisément, les participants qui ronflent régulièrement durant leur sommeil présentent un risque multiplié par 2 d’HTA.
Le ronflement à lui seul peut donc constituer un signe avant-coureur d’HTA.
« Il reste à savoir si les interventions thérapeutiques dirigées contre le ronflement pourraient aussi réduire l'hypertension et les risques associés », concluent les auteurs.
Source: Nature Digital Medicine 18 June, 2024 DOI: 10.1038/s41746-024-01026-7 Regular snoring is associated with uncontrolled hypertension
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