Alors que près de 50% des patients souffrant de migraines signalent les troubles du sommeil comme des déclencheurs de leurs maux de tête, cette étude, publiée dans la revue Neurology, confirme et précise ce nouveau facteur de risque, à retardement, de la crise de migraine : la fragmentation du sommeil.
Le manque de sommeil n’apparait pas associé au risque de migraine.
Les chercheurs du Brigham and Women's Hospital et du Beth Israel Deaconess Medical Center (Boston), spécialisés dans le traitement des troubles du sommeil, se sont rendus compte que de nombreux patients souffrant de migraine étaient souvent orientés vers leur clinique du sommeil. Les chercheurs étaient alors incapables de les conseiller sur le type d'interventions sur le sommeil pouvant contribuer à réduire leurs symptômes.
L'équipe a donc entrepris cette étude auprès de 98 adultes souffrant de migraines épisodiques, ayant signalé au moins 2 crises, mais souffrant de maux de tête moins de 15 jours par mois. Les participants ont renseigné 2 fois par jour dans des journaux électroniques des données sur leur sommeil, leurs maux de tête et leurs habitudes de mode de vie durant 6 semaines. Un accéléromètre porté durant la journée et au lit a permis de renseigner objectivement les habitudes de sommeil. L'équipe a enfin pris en compte d’autres facteurs de confusion possibles (déclencheurs de migraine), comme la consommation quotidienne de caféine, la consommation d'alcool, l'activité physique, le stress etc….Durant la période de suivi de 6 semaines,
- 870 crises de migraines ont été déclarées ;
- une durée de sommeil nocturne de 6,5 heures ou moins et une mauvaise qualité du sommeil ne s’avèrent pas associées aux migraines immédiatement le lendemain (jour 0) ou le surlendemain (jour 1) ;
- la fragmentation du sommeil mesurée à la fois par journal et l’actigraphie s’avère associée à un risque accru de migraine le surlendemain.
L’étude permet ainsi de préciser la relation entre le sommeil et les migraines. Elle conclut que la fragmentation du sommeil -caractérisée par le temps passé au lit sans être endormi – est liée à l'apparition de la migraine non pas le lendemain mais plutôt le surlendemain. En revanche, le manque de sommeil n’apparait pas associé au risque de migraine.
Il reste à mieux comprendre ce décalage dans le temps entre le facteur et ses effets.
Source: Neurology December 16, 2019 DOI : 10.1212/WNL.0000000000008740 Nightly sleep duration, fragmentation, and quality and daily risk of migraine
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