Une trop courte durée de sommeil et des problèmes respiratoires liés au sommeil sont confirmés avec cette étude de l’Albert Einstein College of Medicine comme deux facteurs de risque majeurs d’obésité chez les enfants. Un rappel aux parents et professionnels de l’Enfance, alors que les conclusions, présentées dans le Journal of Pediatrics alertent, avec l’un de ces 2facteurs, sur un doublement du risque d’obésité à l’âge de 15 ans. Donc 2 facteurs majeurs mais qui peuvent être corrigés.
Si le manque de sommeil chez l'Enfant a déjà été associé par de multiples études au risque d'obésité, ce n'est pas le cas des troubles respiratoires du sommeil (respiration sifflante, ronflement et apnée du sommeil), commente l'auteur principal, le Dr Karen Bonuck, professeur de médecine familiale et sociale, d'obstétrique et de gynécologie à l'Albert Einstein College.
Son étude a suivi près de 1.899 enfants durant 15 ans participant à la cohorte britannique ALSPAC (Avon Longitudinal Study of Parents and Children) et l'analyse a porté sur les données de durée du sommeil de l'enfant, l'IMC et les symptômes de troubles respiratoires durant le sommeil, depuis la naissance de l'enfant.
Les troubles respiratoires liés au sommeil : L'analyse constate que,
– les enfants présentant ces troubles de manière sévère sont aussi ceux les plus à risque d'obésité.
– Ainsi, les enfants les plus sévèrement affectés ont un risque multiplié par 2 d'être atteint d‘obésité aux âges de 7, 10 et 15 ans, par rapport au groupe d'enfants asymptomatiques.
– Les enfants très atteints mais seulement aux âges de 5-6 ans, « résistent » mieux, écrivent les auteurs, mais ont tout de même un risque accru de 60 à 80% de devenir obèses.
– Globalement, 25% des enfants (de la cohorte) parmi ceux atteints de troubles respiratoires ont présenté une obésité dans les années qui suivent.
La durée du sommeil :
– Les enfants ayant une durée de sommeil plus courte –soit, estimée à moins de 90% de celle des enfants du même âge, soit < 10 heures/nuit- précisément aux âges de 5-6 ans ont un risque accru de 60 à 100% d'obésité à 15 ans.
– Les enfants ayant une durée de sommeil plus courte aux autres âges ne présentent pas d'augmentation significative du risque d'obésité.
Manque de sommeil et troubles respiratoires nocturnes, 2 facteurs équivalents : Des facteurs de risque d'obésité de force égale, et indépendants, précisent les chercheurs. L'étude n'a néanmoins pas analysé les effets de la combinaison des 2 facteurs.
« La route vers l'obésité commence souvent tôt dans la vie », conclut l'auteur dont l'étude définit une fenêtre plus critique sur l'impact du sommeil, soit la tranche d'âge 5-6 ans. Il est donc « vital » pour les parents et les médecins de bien identifier les problèmes de sommeil et de respiration le plus tôt possible, pour éliminer le risque d'obésité, entre autres. Les auteurs pointent également la responsabilité possible des amygdales ou des végétations qui peuvent être retirées par chirurgie, mais aussi le mauvais alignement des mâchoires et des dents qui peut être rectifié par orthodontie. Bref, définitivement, ces 2 facteurs sont évitables.
Source: Journal of Pediatrics 6 November 2014 doi:10.1016/j.jpeds.2014.11.001 Sleep-Disordered Breathing, Sleep Duration, and Childhood Overweight: A Longitudinal Study
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