Moins de sommeil implique un besoin accru d’énergie. Ainsi, dès l’âge d’un an environ, la durée de sommeil est déjà associée à l’apport nutritionnel. C'est pourquoi, les très jeunes enfants qui dorment moins mangent plus, avec pour conséquence un risque accru d'obésité plus tard dans la vie, conclut cette étude menée par des chercheurs de l’University College London (UCL). Les conclusions, publiées dans l’International Journal of Obesity évaluent ainsi à 10%, le montant de l’augmentation de l’apport calorique liée au manque de sommeil chez le petit enfant. Un apport qui même s'il compense à court terme une dépense supplémentaire d'énergie, prédispose déjà à de mauvaise habitudes nutritionnelles.
On connaît bien l'association entre le manque de sommeil, une horloge biologique déréglée, la malbouffe et l'obésité ou plus largement les troubles métaboliques chez l'adulte. Une étude récemment publiée dans la revue Pediatrics a abordé l'association chez l'enfant âgé de 7 à 11 ans. L'association chez le petit enfant est moins connue.
Cette étude britannique est l'une des premières à l'examiner, auprès d'enfants âgés de 16 à 21 mois, de plus de 1.300 familles britanniques. Les chercheurs ont évalué le sommeil en utilisant un questionnaire infantile (BISQ : Brief Infant Sleep Questionnaire) et à partir de données fournies par les parents. Les enfants ont été répartis selon leur temps de sommeil (<10 heures par nuit, 10 à 11 heures, 11 à 12 heures, 12 à 13 heures et ≥ 13 heures par nuit). L'apport alimentaire a été estimé à partir de journaux alimentaires complétés par les parents sur 3 jours. Enfin, les facteurs de confusion possibles comme l'âge précis de l'enfant, le sexe, le poids, le niveau d'éducation des parents…ont été pris en compte.
Moins de 10 heures de sommeil, 100kcal en plus : L'analyse conclut que les enfants qui qui dorment moins de 10 heures par jour vont consommer en moyenne 105kcal de plus par jour que les enfants qui dorment plus de 13 heures. Une augmentation estimée à environ 10% d'un apport calorique moyen de 1.000 Kcal/jour.
Au-delà, les chercheurs constatent, quelques mois plus tard, des différences de poids liées aux différences de sommeil suggérant que le manque de sommeil contribue au gain de poids durant la petite enfance, très probablement en bousculant la régulation des hormones de l'appétit.
Une conclusion qui pourra surprendre certains parents. Car, en début de vie de l'enfant, de nombreux parents ont tendance à exagérer l'apport alimentaire de leurs enfants. Ensuite, on peut penser que plus de temps éveillé justifie un supplément d'énergie. Mais c'est sans compter notre société qui encourage une consommation et une sédentarité excessives. Les auteurs parlent ici d'une évolution « maladaptative » et concluent que pour le petit enfant une bonne durée de sommeil passe avant un trop bon repas.
Source: International Journal of Obesity 6 March 2014; doi:10.1038/ijo.2014.50 Sleep and energy intake in early childhood
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Obésité de l'enfant (1/6)
Troubles du comportement alimentaire
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