Dans la lignée des preuves croissantes de l’impact de l'apnée obstructive du sommeil (SAOS) sur les troubles métaboliques, cette étude, la plus large menée à ce jour, démontre sur plus de 8.500 patients canadiens, le lien entre l'apnée obstructive du sommeil (AOS) et le développement du diabète. Ses conclusions, présentées dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, dépassent les limites et dissipent les incertitudes des études précédentes.
Le Dr Tetyana Kendzerska, de l'Université de Toronto, qui a suivi durant 67 mois en moyenne, plus de 8. 678 patients canadiens, constate ici que chez les patients atteints de SAOS, la sévérité initiale de l'apnée prédit le risque ultérieur de diabète.
Une association significative entre la gravité de l'apnée et le risque de diabète : Ses participants, non diabétiques au départ de l'étude, suspectés d'être atteints d'apnée ont passé un diagnostic à l'hôpital St Michael de Toronto puis ont été suivis pour surveiller l'apparition du diabète. Toutes les variables du SAOS lors du diagnostic recueillies au départ de l'étude ont été rapprochées de l'incidence du diabète, en particulier, l'index d'apnées-hypopnées (IAH), qui indique la gravité sur la base du nombre d'apnées (arrêt complet de l'arrivée d'air) et d'hypopnées (cessation partielle du flux d'air) par heure de sommeil. Les facteurs de confusion, comme le sexe, l'âge, l'IMC, le tabagisme, les comorbidités et les revenus ont été également été pris en compte.
· Au cours du suivi, 12% des patients ont développé un diabète.
· L'analyse montre que les patients avec un IAH> 30 ont un risque 30% plus élevé de développer un diabète que ceux qui ont un IAH <5.
· Les patients atteints de SAOS léger ou modéré ont un risque accru de 23% de développer un diabète. Ainsi, même après ajustement, les chercheurs démontrent une association significative entre la gravité de l'apnée et le risque de diabète.
D'autres facteurs de risque de diabète constatés sont : les mouvements oculaires rapides, la baisse du taux d'oxygène (désaturation), le manque de sommeil (insomnie) et l'activation du système nerveux sympathique avec une fréquence cardiaque moyenne plus élevée pendant le sommeil. Ces constatations, qui viennent confirmer celles de précédentes études, peuvent permettre des interventions préventives précoces.
Source: American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine 04 Jun 2014 as DOI: 10.1164/rccm.201312-2209OC Obstructive Sleep Apnea and Incident Diabetes: A Historical Cohort Study
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