Une lumière artificielle capable de synchroniser les rythmes biologiques malgré l’absence de lumière solaire ? C’est possible, selon ces chercheurs de l’Inserm (Institut cellule souche et cerveau) qui montrent sur un équipe de station scientifique polaire, privée de luminosité, la possibilité d’assurer la bonne synchronisation des rythmes biologiques. Des conclusions présentées dans la revue PLoS ONE qui offrent une solution contre le dérèglement de l’horloge et contre les troubles du sommeil, métaboliques et de l’humeur qui lui sont associés.
On ne compte plus les études sur l'horloge biologique et les effets néfastes de son dérèglement. Mais cette étude qui porte sur les effets d'une privation de luminosité, entraînant un dérèglement des rythmes circadiens et qui apporte une solution, pourrait donner lieu à de nombreuses applications pratiques dans des situations de faible luminosité et favoriser ainsi le développement de luminothérapies favorables à la santé.
Les chercheurs de l'Inserm dirigés par Claude Gronfier ont ici travaillé en conditions réelles, sur l'horloge biologique des membres de la station scientifique polaire internationale Concordia et ont regardé l'influence de divers types de lumières artificielles sur la manière dont l'horloge biologique se comporte dans des situations de trop faible luminosité. En exposant ces personnels privés de lumière durant 9 semaines d'hiver polaire, alternativement à une lumière blanche standard ou à une lumière blanche enrichie en longueurs d'ondes bleue, l'équipe constate chez les participants « sous lumière bleue »,
· une augmentation du temps de sommeil,
· une meilleure réactivité et une plus grande motivation,
· l'absence de perturbation de rythme
· des effets de synchronisation pérennes.
Une lumière artificielle pour compenser l'obscurité: L'expérience fait ainsi la preuve qu'un spectre lumineux optimisé, enrichi en longueurs d'ondes courtes (bleu), peut permettre la bonne synchronisation du système circadien et l'activation de fonctions non-visuelles, dans des situations extrêmes où la lumière solaire n'est pas disponible pendant de longues durées. L'explication de cet effet resynchronisateur réside, expliquent les chercheurs, sur l'activation des cellules photoréceptrices essentielles à la transmission de l'information lumineuse vers de nombreux centres du cerveau dits « non-visuels ».
Des résultats qui pourraient déboucher sur des applications pratiques pour le traitement des troubles des rythmes circadiens du sommeil et des fonctions non visuelles dans des conditions où l'éclairage n'est pas optimal, conclut l'auteur principal, Claude Gronfier.
s :
Communiqué Inserm Environnement de travail de faible luminosité : remettre à l'heure son horloge biologique, c'est possible !
PLoS ONE July 29, 2014 DOI: 10.1371/journal.pone.0102827 « Chronic artificial blue-enriched white light is an effective countermeasure to delayed circadian phase and neurobehavioral decrements »
Pour en savoir plus sur l'Horloge