Le manque de sommeil, aujourd’hui une épidémie de Santé publique, dénoncent les U.S. Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Si la qualité du sommeil et sa durée sont aujourd’hui reconnus comme de vrais facteurs de santé ou de risques, allant des accidents de voiture aux catastrophes industrielles en passant par les troubles métaboliques ou les événements cardiaques, au-delà à travers de nouvelles enquêtes, les personnes en manque de sommeil, reconnaissent à quel point le manque de sommeil va jusqu’à poser problème au quotidien.
Les personnes en manque de sommeil ont un risque accru aujourd'hui reconnu de maladies chroniques comme l'hypertension, le diabète, la dépression et l'obésité, le cancer, une mortalité accrue et une qualité de vie et une productivité diminuée. Les troubles du sommeil comme l'insomnie ou l'apnée jouent également un rôle important et touchent aujourd'hui plus de 20% des populations des pays industrialisés.
Les CDC ont développé, pour les Etats-Unis, leur surveillance épidémiologique des habitudes de sommeil de la population américaine et des résultats associés. Deux nouveaux rapports portant sur la prévalence de comportements malsains et de difficultés liés au sommeil chez les adultes confirment que le manque de sommeil est un problème de plus en plus pesant santé publique.
L'insuffisance de sommeil se généralise : La première enquête, du Behavioral Risk Factor Surveillance System (BRFSS) montre sur 74.571 répondants adultes de 12 états, que,
· 35,3% dorment moins de 7 heures /24 heures,
· 48,0% déclarent ronfler,
· 37,9% déclarent s'endormir involontairement pendant la journée et au moins une fois au cours du dernier mois,
· 4,7% déclarent s'être endormis au volant au moins une fois au cours du mois précédent.
Ainsi, aux Etats-Unis, la somnolence au volant serait responsable de 1.550 morts et 40.000 blessures non mortelles chaque année. Une récente étude publiée dans l'American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine indique ainsi que jusqu'à 20% des accidents de voiture peuvent être attribués à la somnolence et que l'apnée obstructive du sommeil (SAOS) est la cause médicale la plus fréquente de la somnolence diurne.
Surtout chez les jeunes adultes : Les recommandations sont très au-delà de la réalité. Ainsi, pour les US, La National Sleep Foundation suggère que les enfants d'âge scolaire (5-10 ans) fassent des nuits de 10-11 heures, les adolescents (10-17 ans) de 8,5-9,5 heures, et les adultes de 7-9 heures. Or selon les études citées précédemment, près de 30% des adultes déclarent une durée moyenne de sommeil par nuit ≤ 6 heures et, en 2009, seuls 31% des élèves du secondaire déclarent au moins 8 heures de sommeil par nuit. La seconde analyse, menée à partir de la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) montre qu'un sommeil de courte durée est plus fréquent chez les adultes jeunes, âgés de 20-39 ans (37,0%) ou de 40 à 59 ans (40,3%) que chez les adultes plus âgés (au-delà de 60 ans : 32,0%). Cette analyse confirme également que les adultes qui déclarent dormir moins que la durée recommandée, soit 7 à 9 heures par nuit, sont plus susceptibles d'avoir des difficultés à effectuer de nombreuses tâches quotidiennes.
Jusqu'à l'incapacité d'effectuer certaines tâches quotidiennes…Capacité de concentration, mémoire, loisirs, conduite automobile ou déplacement même par les transports en commun, gestion du budget du foyer, ou capacités professionnelles sont bien impactées par le manque ou la mauvaise qualité de sommeil, des déclarations mêmes des interviewés (Voir schéma ci-contre).
Alors comment mieux dormir ? Avoir des « habitudes de sommeil » en se couchant à la même heure chaque nuit et en se levant à la même heure chaque matin, dîner léger, éviter la caféine, la nicotine et l'alcool avant de se coucher peuvent déjà contribuer au moins à ne pas risquer de perdre le sommeil.
Source: CDC Insufficient Sleep Is a Public Health Epidemic (Visuels INSV)
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