Cette revue systématique de la littérature sur l'hygiène du sommeil, menée par une équipe de l’Université de Colombie Britannique aboutit à l’actualisation des recommandations fondées sur des preuves concernant l'hygiène du sommeil de l’enfant et de l’adolescent. Des repères qui non seulement soulignent l'importance du sommeil pour la santé mais insistent aussi sur sa durée minimum pour le bon développement de l’enfant et de l’adolescent. Cela dans un contexte d’usage croissant des écrans et d'étude, en France, d'un report du début des cours vers 9 heures du matin.
L'hygiène du sommeil ne comprend pas seulement une durée minimum mais également des pratiques comme un environnement de sommeil calme et frais, une ambiance calme -avec la lecture d’une histoire aux enfants, par exemple-, ainsi que la non-utilisation des écrans juste avant l’heure du coucher. Wendy Hall, experte en sommeil de l'Université de la Colombie-Britannique et professeur en sciences infirmières, a passé en revue les dernières études publiées. L’auteur rappelle que la recherche « nous a déjà appris que les enfants qui ne dorment pas assez sont plus susceptibles d'avoir des problèmes à l'école et de connaître un retard de développement par rapport à leurs pairs qui dorment suffisamment ».
Les dernières durées de sommeil recommandées en fonction du groupe d'âge (source : American Academy of Sleep Medicine) sont les suivantes :
- 4 à 12 mois – 12 à 16 heures
- 1 à 2 ans – 11 à 14 heures
- 3 à 5 ans – 10 à 13 heures
- 6 à 12 ans – 9 à 12 heures
- 13 à 18 ans – 8 à 10 heures
L’analyse des données de 44 études réalisées dans 16 pays, portant sur 300.000 enfants et adolescents, répartis en 4 groupes d'âge, les nourrissons et les tout-petits (4 mois à 2 ans), les enfants d'âge préscolaire (3 à 5 ans), les enfants d'âge scolaire (6 à 12 ans) et les adolescents (13 à 18 ans), constate que :
- certaines pratiques d'hygiène du sommeil chez les enfants plus jeunes et les enfants d'âge scolaire sont plutôt bien respectées : il s’agit de l'heure du coucher, de la lecture d’une histoire avant l’endormissement, du fait de dormir dans une chambre à coucher et de la pratique de « l'auto-apaisement » (donner la possibilité à l’enfant de s’endormir et/ou de se rendormir seul s’il se réveille au milieu de la nuit) ;
- les adolescents dont les parents ont établi des règles strictes concernant le sommeil dorment mieux ;
- si des études menées au Japon, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis confirment que plus les enfants sont exposés aux médias électroniques à l'heure du coucher, moins ils dorment. Cependant, globalement l'utilisation des écrans juste avant le coucher ou pendant la nuit commence à se réduire ;
- l’importance des routines est réaffirmée : une étude réalisée en Nouvelle-Zélande montre ainsi que l’horaire régulier du dîner en famille est essentiel pour la régularité de l’heure du coucher ;
- le lien entre une durée trop courte de sommeil des enfants et des adolescents d'âge scolaire, et les temps de trajet trop longs domicile-école, et la quantité des devoirs du soir est confirmé par 2 des études analysées ;
- en revanche, peu de preuves viennent étayer le lien entre la consommation de caféine avant le coucher et le manque de sommeil.
Si d’autres facteurs de mode de vie favorables ou défavorables à la qualité et la quantité de sommeil des enfants et des adolescents restent à identifier, si l’évolution rapide des modes de vie implique la tenue d’études régulières sur le sommeil des plus jeunes, les auteurs recommandent d’intégrer « l’éducation au sommeil » aux programmes scolaires, une intervention légitime compte-tenu de l’impact de l’hygiène du sommeil sur l’apprentissage et le développement cognitif de l’enfant.
Source : Paediatric Respiratory Reviews 9 Nov, 2018 DOI : 10.1016
Source : Paediatric Respiratory Reviews 9 Nov, 2018 DOI : 10.1016/j.prrv.2018.10.005 What does Sleep Hygiene have to offer Children’s Sleep Problems?
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