Parmi les interventions possibles pour réduire les apports de sucres libres, il y a celles pouvant favoriser l’hygiène du sommeil et notamment la durée de sommeil. C’est la conclusion de cette enquête qui révèle un lien original entre sommeil et grignotage. Ainsi, selon ces conclusions, présentées dans l’American Journal of Clinical Nutrition, les personnes qui dorment habituellement moins de 7 heures par nuit peuvent augmenter leur temps de sommeil et réduire du même coup leurs apports d’aliments sucrés.
Si de précédentes études ont lié le manque de sommeil à un risque accru d'obésité et d’alimentation malsaine, cette petite étude de 4 semaines menée auprès de 42 volontaires, jeunes et en bonne santé montre qu’en augmentant le temps passé au lit par une meilleure hygiène du sommeil, on fait d’une pierre 2 coups, on tire tous les bénéfices d’un bon sommeil, pour la santé mentale et physique globale, et on réduit son apport d’aliments sucrés -sans réduire l’apport calorique global-.
Les chercheurs du King's College de Londres et de l'Université Queen's de Belfast ont soumis les volontaires à toute une batterie de tests biomédicaux et les ont équipés d’un actigraph permettant de mesurer leur durée de sommeil. Les participants devaient également consigner leur régime dans un journal alimentaire pendant 7 jours. Enfin, ils ont été répartis au hasard soit au groupe d'éducation sur l’hygiène du sommeil, soit au groupe témoin. Les mesures du sommeil, consignées également dans un journal du sommeil, portaient sur le temps total passé au lit, la durée de sommeil, et la qualité du sommeil. L’analyse montre que :
- une intervention d’éducation sur le sommeil permet d’augmenter de près d'une heure le temps passé au lit et de 21 minutes la durée du sommeil ; mais seules 3 des 21 personnes ayant suivi une formation sur le sommeil ont augmenté leur sommeil jusqu'à la moyenne hebdomadaire recommandée soit 7 à 9 heures par nuit.
- les participants ayant reçu cette éducation, déclarent avoir réduit leur consommation de sucre plus que les témoins ; précisément, le journal alimentaire révèle :
- une réduction de 10,3 g des apports de sucres libres (sucres ajoutés aux aliments ou présents dans les aliments sucrés comme le jus ou le miel),
- une consommation de protéines supérieure de 4,5g par jour,
- une meilleure adhésion aux directives diététiques.
- l’apport calorique global, la dépense énergétique et l’indice de masse corporelle ne sont pas modifiés par cette intervention.
Ainsi, concrètement une bonne durée de sommeil permet une réduction des apports de sucres libres, ce qui semble logique, les envies de sucre pouvent être augmentées par le manque de sommeil, et le temps passé à dormir n’étant pas du temps passé à manger.
Il est clair qu’une bonne nuit de sommeil participe au bien-être et à l’énergie ressentie, cependant pour maintenir ou perdre du poids, il faudra probablement faire mieux que simplement dormir.
Source: American Journal of Clinical Nutrition November 16 2017 DOI : 10.1093/ajcn/nqx030 Sleep extension is a feasible lifestyle intervention in free-living adults who are habitually short sleepers: a potential strategy for decreasing intake of free sugars? A randomized controlled pilot study
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